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En mars, vivez une aventure emplie d’optimisme et de tendresse avec c’est-comme-ça d’Auriane Velten !

c’est-comme-ça d’Auriane Velten sort ce 19 mars.
Réécriture originale de célèbres figures des légendes d’hier et d’aujourd’hui, c’est-comme-ça vous entraînera au cœur d’une aventure emplie d’optimisme et de tendresse !

c’est-comme-ça, votre nouveau roman, sort prochainement. Comment celui-ci est-il né ?

Comme tous les (ou mes) romans, de beaucoup d’envie et d’inspiration différentes. Initialement et pour répondre globalement, de l’envie de parler des croyances, de leurs diversités, et du rôle qu’elles peuvent jouer dans nos vies. J’ai été inspiré par beaucoup d’œuvres de SFFF qui retravaillent ce thème, comme Pratchett notamment dans Les petits dieux, et aussi d’un texte traitant disons de la structuration de croyances actuelles qui m’a beaucoup marqué, Le ministère des contes publics de Sandra Lucbert. Et là-dessus, Cass est arrivée, et j’ai fait quelque recherches sur elle, et elle m’a passionnée. De là, j’ai juste tiré les fils qui sont venus de mes questionnements·

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur son intrigue ?

L’intrigue se base sur un postulat basique de roman policier : un mort. Robin des bois est mort, et il s’agit de trouver son meurtrier. Mais de là, j’ai introduit des données supplémentaires, parce que la croyance dans Robin n’avait pas de raison de conduire à sa disparition. Ce personnage est adapté, aimé, suivi. Donc on va passer de la recherche d’un meurtrier individuel à la recherche d’un changement dans la structure du système des croyances qui a amené à sa disparition.

On suit donc l’enquête pleine de rebondissements de Cass, aidée de ses amis. Comment l’écriture s’est-elle passée ? Vos personnages ont-il suivi le destin que vous leur aviez tracé ? Ou vous ont-ils surpris ?

L’écriture d’un roman ne se passe jamais comme je l’avais prévu ! Parce que, notamment, mes capacités d’écrivaine ne sont que rarement à la hauteur de ce que j’ai voulu faire. Dans ce cas précis, entre le premier jet et la version finale, j’ai retiré littéralement la moitié des personnages (les humains mortels) pour me recentrer sur les interactions entre les croyances. Mais j’ai eu la volonté de rester sur un message identique. Et c’est en fait assez dur à faire ! Parce qu’en écriture – comme sans doute dans de nombreux domaines artistiques, il y a des voies de réalisation plus aisées que d’autre, et la tentation de les emprunter est forte. Or, parfois, ces voies peuvent amener à une renonciation de l’idée originale. C’est une sorte de deal à faire entre l’efficacité narrative et ma volonté première concernant l’histoire et les messages à donner à lire.

Croyances issues de la mythologie, des religions ou encore de la pop-culture, les protagonistes de c’est-comme-ça sont très variés ! Qu’est-ce qui vous fascine chez eux ? De quoi aviez-vous envie de parler ?

J’avais envie de parler de… beaucoup de choses à la fois. Un de mes problèmes récurrents dans l’écriture est de vouloir reproduire le monde entier dans mes romans – or c’est impossible, il est nécessaire de cadrer/rétrécir l’univers pour en faire un livre. Donc j’essaie toujours de garder en tête ce qui est important pour moi, et d’accepter que je ne pourrais pas tirer absolument tous les fils qui en découlent.

Pour c’est-comme-ça, j’avais envie de parler de la notion de croyance, de l’importance que les croyances ont dans nos vies, et de faire un parallèle (ce qui signifie montrer à la fois les similarités et les différences) entre croyances religieuses, et croyances dans ce que « est » le monde social (le célèbre « there is no alternative » de Thatcher). Sur quoi s’est ajouté mon amour pour l’imaginaire et mon expérience personnelle de l’importance que peut avoir la croyance ponctuelle dans une histoire, d’un point de vue individuel.

Comment avez-vous travaillé ? Avez-vous du faire beaucoup de recherches ? Je pense notamment pour les apparences de vos personnages. Leurs liens avec la réalité et l’Histoire.

Mon processus d’écriture en général passe par beaucoup de recherches, notamment parce que je suis une éternelle angoissée et que je suis pétrifiée d’angoisse à l’idée de mal parler d’un sujet qui m’est peu familier.

Pour c’est-comme-ça, je me suis vite rendu compte que j’allais être confrontée au différentiel existant entre toutes les représentations ayant existées de mes personnages. Cassandre, par exemple, a été un personnage qui a énormément évolué entre les différent·es auteurices qui l’ont mis·es en scène. En fait j’ai commencé par l’envie de m’emparer de ce personnage (qui était idéal en tant qu’enquêtrice solitaire), puis mon envie d’en savoir plus m’a poussé dans des recherches approfondies, qui ont elle-mêmes provoquées des modifications dans ma façon d’aborder cette histoire et ma façon de concevoir le monde des croyances et son évolution.

Avez-vous une croyance préférée parmi toutes celles présentées ? Pour quelles raisons ?

Cass est évidemment une de mes préférées, parce que la première qui m’est apparues dans le cadre de cette histoire, et donc celle que j’ai le plus investi émotionnellement.

Mais en me renseignant sur son histoire, donc sur la guerre de Troie et la saga des Atrides, j’ai développé également une énorme tendresse pour Lyté (Clytemnestre). C’est vraiment un personnage merveilleux, contrasté, fort, et qui méritait bien mieux que ce qui en a souvent été fait.

Enfin, j’avais aussi envie de proposer un Jésus (mon Jèz) doux et tendre, car bien qu’étant profondément athée je trouve que cette figure porte en elle un possible très beau message. Mais il serait possible de dire ça de nombreuses figures religieuses ou mythologiques. Pas de toutes : Apollon est un con***d, de quelque point de vue qu’on le prenne.

Qui imagineriez-vous à l’écran pour les rôles principaux si c’est-comme-ça était adapté ?

La question compliquée ! En vrai, je n’en ai aucune idée, parce que ces personnages existent en moi d’une façon différente de tout individu que je connais. Donc si on me demandait « est-ce que XX peut interpréter tel personnage » je pourrais peut-être répondre, mais moi-même attribuer leurs visages et leurs corporalités à une.e acteurice existant·e, je crois que j’en serais incapable.

Où peut-on vous rencontrer dans les semaines à venir ?

Le vendredi 21 mars je serais à Paris, pour une chouette causerie à La Dimension fantastique. Après ça, les 22 et 23 mars, je serais à Meyzieu pour participer au festival des Oniriques. Encore après, le samedi 26 avril, de nouveau à Paris pour participer au Salon du livre lesbien ; et en mai j’espère bien être aux Imaginales à Epinal !

Et bien sûr, je suis toujours joignable sur les réseaux sociaux, Bluesky principalement (on peut aussi me contacter sur Facebook et Instagram).

Trois mots pour la fin ?

Croyez. Imaginez. Espérez.

Auriane Velten

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