En 2025, Mnémos fête ses 30 ans et pour célébrer cet anniversaire, un concours de nouvelles de SF sur le thème de la mémoire ouvert aux primo-autrices et auteurs était organisé.
À l’occasion de la sortie de l’anthologie Mné/Sys, découvrez un de ces cinq nouveaux talents de l’imaginaire avec Ennen !
Bonjour, pourriez-vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu’auteur ?
Bien sûr ! J’ai 35 ans et je vis en région parisienne. Pour moi qui suis malentendant, l’écrit tient une place tout à fait à part. La lecture, c’est le moyen d’accéder à un monde plus limpide que le réel ; l’écriture, celui de s’exprimer sans frein, en toute liberté.
C’est pendant mes études, avec le déclic d’un atelier animé par Alice Ferney, que j’ai vraiment commencé à écrire régulièrement. Depuis, je n’ai plus arrêté. Des nouvelles, surtout, mais aussi de la poésie et une ou deux ébauches de roman. En ce moment, j’écris plutôt de la science-fiction !
Comment avez-vous découvert de l’imaginaire et plus particulièrement la science-fiction ? Y a-t-il une œuvre qui vous a marqué plus profondément ?
Je dévore des livres depuis tout petit, mais pour ce qui est de l’imaginaire en général, je dirais avant tout : les contes et légendes des quatre coins du monde. Je n’en avais jamais assez ! La science-fiction, ça m’est venu petit à petit. La révélation ? Asimov, ses robots, ses trois lois de la robotique ! Plus tard, j’ai redécouvert les Chroniques Martiennes de Bradbury qui m’ont soufflé par leur puissance poétique. Et bien sûr, Liu Cixin et son Problème à Trois Corps : ou comment penser les choses à une échelle véritablement étourdissante.
Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l’aventure Mné/Sys ?
Ma compagne avait participé au concours précédent de Mnémos, sur la mémoire mais en fantasy ! C’est elle qui m’a montré l’appel à texte pour Mné/Sys. Il est tombé à un moment où j’avais justement envie d’écrire de la science-fiction, et je trouvais le thème fascinant.
Comment s’est passé l’écriture de votre nouvelle ?
D’abord, juste une envie générale d’aborder ce thème, et puis assez vite, j’ai eu l’image par laquelle démarre cette nouvelle. Rien de plus : une image, une phrase qui est restée quasiment telle quelle dans la version finale. Et à partir de là tout un univers, tout un voyage sont apparus, mêlant de nombreux thèmes qui me sont chers.
(Plus deux ou trois calculs de physique pour vérifier que je ne racontais pas trop n’importe quoi… Connaissiez-vous les équations de Lorentz ? Moi, non !)
La mémoire est un vaste sujet. Y a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l’écrivant ? Quelque chose que vous vouliez absolument aborder ?
Vaste sujet, oui ! La mémoire se joue à de nombreuses échelles : l’individu, la société, mais aussi pour des civilisations entières. L’univers lui-même perd la mémoire, petit à petit, à mesure que l’entropie augmente.
Je n’ai pas de message, plutôt une question lancinante : sur ce bref éclair qu’est notre passage dans l’immensité du temps et de l’espace, que voulons-nous laisser ? De quoi voulons-nous nous souvenir, ou faire souvenir, aussi longtemps qu’il est physiquement possible ?
Les mots de la fin vous appartiennent, c’est à vous !
Un grand merci aux éditions Mnémos pour ce beau concours !



