Après Central Station, publié en février 2024 en France, c’est maintenant au tour de NEOM de rejoindre le catalogue des éditions Mnémos. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ? Comment ce roman se connecte-t-il à Central Station, tant sur le plan narratif que chronologique ?
NEOM a vraiment commencé avec un robot et une rose. Qui était ce robot — et pourquoi une rose ! — étaient les questions qui m’ont poussé à écrire le roman, juste pour le découvrir. J’ai découvert le concept de Neom (la ville) dans une vidéo promotionnelle précoce, et cela m’a paru être un lieu intéressant pour une histoire — en l’imaginant déjà ancien, plus tellement brillant ni futuriste. Le livre est donc devenu une exploration non seulement du voyage du robot, mais aussi des autres habitants marginaux de la ville.
L’histoire se déroule dans le même univers que Central Station, qui est une sorte d’histoire future, libre, que j’écris par intermittence depuis vingt ans !
Central Station a été décrit comme un « roman mosaïque ». Diriez-vous que c’est aussi le cas pour NEOM ? Avez-vous travaillé de manière similaire ?
Je pense que NEOM l’est un peu moins que Central Station, même s’il contient toujours des éléments de mosaïque. J’ai écrit Central Station très lentement, sur cinq ou six ans, alors que NEOM a été l’exact opposé — c’était pendant notre deuxième confinement ici, en plein hiver, alors que je devais travailler sur un autre roman ! Écrire NEOM a donc été un peu une forme d’évasion.
Dans les deux livres, un des éléments centraux est la ville. Que cela représente-t-il pour vous ?
L’imaginez-vous comme un personnage à part entière, ou simplement comme un décor ?
Oui, je pense que la ville est probablement autant un personnage dans le livre. Les humains sont attirés par les villes, par la vie en communauté rapprochée, et elles sont à la fois très grandes et très petites, chaque personne ayant sa propre version de la ville, différente de celle des autres. Je vis à Londres, qui est évidemment une de ces grandes villes anciennes, et une partie du plaisir est de tourner un coin de rue et de tomber sur un morceau d’histoire partout.
Y a-t-il des écrivains, des récits, ou même des événements actuels qui ont influencé l’écriture de NEOM ?
Beaucoup de mon inspiration vient de la science-fiction américaine des années 50 et 60, qui était vraiment assez folle et étrange (et courte !). Des auteurs comme Cordwainer Smith et Clifford Simak, qui, je pense, sont désormais un peu oubliés. Dans NEOM, on peut identifier les robots comme étant un robot à la Asimov, un robot à la Philip K. Dick, un robot à la Simak… Je trouvais ça amusant !
Avec Central Station et NEOM, vous avez dit vouloir écrire autre chose que la « science-fiction américaine ». Que vouliez-vous dire exactement ? Comment décririez-vous votre SF ?
Eh bien, comme je l’ai dit, j’adore la vieille science-fiction américaine, mais en même temps, je voulais réagir contre elle, contre l’idée du héros solitaire, vous savez, le cow-boy qui arrive pour sauver le monde… Je dis toujours que mes personnages dans Central Station ne peuvent pas sauver le monde tout de suite, ils ont un événement familial à gérer. L’idée de la famille élargie, des obligations qui vont avec, et celle d’écrire sur des petits gens, pas des héros.
NEOM se termine sur ce qui semble être le début de nouvelles aventures pour plusieurs personnages. Envisagez-vous d’écrire d’autres récits qui les suivront dans leurs voyages ?
Probablement pas pour ces personnages, mais j’aime l’idée d’écrire de temps en temps un petit roman situé dans ce même grand univers. Je viens de terminer un autre roman mosaïque dans ce monde, cette fois sur Mars — ça s’appelle Martian Pastoral ! — et j’espère qu’il sortira un jour. Je veux aussi écrire le livre sur Titan et ce qui s’y passe. Il me reste donc beaucoup à explorer !
Les mots de la fin vous appartiennent — c’est à vous !
C’est un vrai plaisir de voir mes livres publiés en France ces dernières années chez Mnémos, et j’espère vraiment que les lecteurs les apprécieront !




