En janvier, défiez le destin et arpentez les périlleux chemins qui mènent à la mystérieuse île Ji !
Dès le 22 janvier, découvrez Le Secret de Ji, le best-seller de Pierre Grimbert en intégrale collector anniversaire à l’occasion des 30 ans des éditions Mnémos en 2025, mais également La branche romine, premier volet des Chemins de Ji.
Janvier signe votre grand retour dans le monde mythique de Ji avec Les Chemins de Ji. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir dans cet univers ? Ji vous manquait ?
« Le Secret de Ji » a été ma première œuvre, et j’aime à dire qu’elle est la représentation de mon écriture « naturelle », dans un récit qui reflète bien ma sensibilité. Ce qui ne veut pas dire que les suivants ne sont pas dans ce cas ! Mais j’ai forcément un rapport très intime avec ce monde et ses personnages, qui m’accompagnent, au moins en pensée, depuis trois décennies. Plusieurs années étaient passées depuis ma dernière incursion là-bas, avec « les Gardiens de Ji », et il m’est venu l’envie d’y retourner, en suivant un itinéraire différent : ce qui a d’ailleurs donné le titre des « Chemins de Ji ».
Pouvez-nous dévoiler quelques bribes de l’intrigue ?
Cette nouvelle trilogie se veut indépendante des autres : on peut la lire sans connaissance des cycles précédents, et elle n’est pas non plus censée les divulgâcher. On y suit les aventures d’un groupe de personnages qui se retrouvent confrontés aux mystères entourant l’île Ji, dans un récit se déroulant à la même époque que « le Secret de Ji », mais avec une quête présentant des enjeux différents. Je me suis beaucoup amusé à faire se croiser certains personnages, tous occupés à sauver le monde sans connaître l’existence des autres. Dans le détail, les héros des « Chemins de Ji » se réunissent d’abord pour venir en aide à un enfant qui semble surgi de nulle part. Les lecteurs du « Secret… » peuvent donc s’amuser de voir ces personnages se débattre avec des questions dont ils ont les réponses, tandis que les nouveaux visiteurs de cet univers suivront un récit d’aventure, qui leur donnera peut-être, je l’espère, l’envie de découvrir les plus anciennes trilogies.
On y suit donc Liéronim, un érudit passionné de magie, qui se retrouve avec ses compagnons dans une situation périlleuse. Votre groupe de héros est des plus hétéroclites et certains sont loin de se sentir l’âme d’un aventurier. Comment les avez-vous créé ?
La création des personnages est sans doute ce que je préfère dans l’écriture. Des semaines avant d’entamer la rédaction, je m’amuse à imaginer ces figures qui vont m’accompagner pendant plusieurs mois. Individuellement, mais aussi collectivement : comment vont-elles interagir, quelles évolutions vont-elles connaître ? Je préfère aussi mettre en scène des héros d’apparence anodine, mais dont la force, de caractère principalement, va se révéler face aux épreuves.
Ont-ils suivi ce que vous aviez prévu pour eux ou ont-ils pris des chemins de traverse ?
Globalement, ils sont restés dans le rang, signe que j’avais d’eux une image assez précise. Mais en effet, il arrive fréquemment que mes personnages aient des réactions ou des répliques inattendues, avec lesquelles je suis obligé de composer. Ça peut paraître étrange, mais ça n’est que le respect de leur personnalité de départ, et donc de la cohérence du récit. Par exemple, si j’annonce que X est susceptible sur tel sujet, il me faut bien le faire réagir vertement dès que le thème est abordé, même si j’avais prévu au début de la scène que la discussion serait amicale… Le plus souvent, cela ne demande qu’une adaptation mineure, de se laisser porter par l’histoire, mais pour certains textes plus anciens cela a parfois bouleversé mes plans – pour la bonne cause, selon moi.
Les Chemins de Ji ne sont pas votre seule sortie ce mois-ci. En effet, à l’occasion des 30 ans des éditions Mnémos en 2025, Le Secret de Ji, votre premier cycle sort en intégrale collector anniversaire. Qu’est-ce que cela vous fait plus de 25 ans après sa première parution ?
J’ai beaucoup de gratitude pour « le Secret de Ji » et tout ce qu’il m’a apporté, de cette carrière de romancier à la rencontre de ma femme lors d’une séance de dédicaces ! Je remercie également les éditions Mnémos pour leur confiance de longue date, permettant d’envisager des projets aussi ambitieux qu’une nouvelle trilogie dans cet univers, ou la parution de cette intégrale en série limitée.
J’ai désormais davantage vécu « avec » le Secret de Ji, que « sans », et je n’ai que 54 ans. Vu de l’extérieur, ce n’est qu’un livre, mais il fait partie de ma vie, et il en a modelé plusieurs contours, donc il occupe une place importante dans ma réalité.
Vous écrivez pour un public adulte, mais également jeunesse. Travaillez-vous toujours de la même manière depuis l’écriture du Secret de Ji ?
Je dirais que oui. Mon style a peut-être évolué, probablement même, mais j’écris toujours suivant la manière intuitive avec laquelle j’ai entamé mes premières pages, autour de 1995. Simplement, j’imagine une histoire, ses protagonistes, comment ça va finir et par quelles étapes il faudra passer, et je me lance. Dans le détail, j’écris beaucoup le matin, plus lentement l’après-midi, et par sessions intensives de plusieurs semaines, avec des coupures entre deux textes pour assurer la transition entre les univers, et vérifier que le monde existe toujours derrière la porte de mon bureau. Quand je suis en pleine rédaction, l’histoire ne quitte pas mes pensées, et j’ai toujours beaucoup d’émotion en arrivant aux derniers paragraphes.
Depuis Les Vénérables, dernier volet des Gardiens de Ji, plus de 10 ans se sont écoulés. Avez-vous eu des difficultés pour écrire Les Chemins de Ji ? Ou au contraire était-ce limpide ?
C’était assez limpide, l’univers de Ji étant celui où je me suis le plus baladé. J’ai dû bien sûr aller mille fois vérifier certains détails dans les anciens textes, mais la vraie difficulté était liée à mon ambition de produire un récit indépendant des trois autres trilogies, sans en dévoiler le contenu. Ceci dit j’apprécie de plus en plus de relever ce genre de défi, comme je l’ai fait pour le roman « Pax Elfica : le lanternier », où il fallait utiliser l’univers du jeu de rôles sans en révéler les intrigues.
Avez-vous une anecdote d’écriture ?
Quand Mnémos m’a appelé pour m’annoncer son intérêt pour mon manuscrit du « Secret de Ji », voici une trentaine d’années donc, j’ai songé un instant devoir téléphoner aux personnages pour leur annoncer la bonne nouvelle. Je crois que j’étais bien fatigué.
Avez-vous d’autres histoires dans l’univers de Ji que vous aimeriez écrire ?
Tout est possible, alors que je passe mes journées à inventer des histoires. Il m’est arrivé de me contredire sur mes projets en changeant d’avis, donc maintenant je reste ouvert à toute éventualité !
Trois mots pour la fin ?
Rien d’original, mais ce sera sincère : merci à tous les lecteurs qui me suivent depuis tant d’années, et à tous ceux qui décideront de s’aventurer dans le monde de Ji pour la première fois. J’espère que nous ferons ensemble de nombreux voyages dans l’imaginaire !