Après Les Filles de Witch Hazel House, coécrit avec Cécile Guillot, Nora Lake est de retour ce 14 mai avec Les Silences de Mona, un roman dark academia aussi fascinant que tragique.
Et si les silences en disaient plus que les mots ?
Êtes-vous prêts à percer les mystères de Mona ?
Les Silences de Mona, votre nouveau roman, sort prochainement. Comment ce récit est-il né ?
Tout bêtement, j’ai rompu avec mon ex-petite-amie. J’ai alors commencé à rédiger un journal de rupture, et je me suis dit que, tant qu’à faire, je pouvais m’en servir pour écrire un roman. Mais promis, dans la vraie vie, personne n’est mort !
Les Silences de Mona est un roman de dark academia. Qu’est-ce que cela signifie ?
C’est un de mes genres de romans préférés : cynique, avec des personnages prétentieux, dans une atmosphère élitiste et scolaire où se côtoient art et littérature. Je voulais travailler avec des personnages imparfaits, bourrés de défauts, et le genre dark academia s’y prête merveilleusement. J’ai aussi choisi ce genre car j’ai adoré mes études des lettres, et voulais m’éclater à y glisser des scènes de cours, des références littéraires et artistiques.
On y suit les aventures de Charlie, Harper et Mona. Pouvez-vous nous dévoiler quelques fragments de l’intrigue ?
Charlie quitte sa ville natale pour rejoindre le lycée élitiste de Rockland en dernière année. Décidée à tout reprendre à zéro après un deuil douloureux et une rupture amoureuse, elle tombe sous le charme de Mona, lycéenne charismatique et mystérieuse. Cependant, elle n’est pas la seule, et réalise rapidement que tout gravite autour d’elle… Nous savons aussi qu’à la fin de l’année, un meurtre aura été commis. Qui est mort ? Pourquoi ?
C’est simple ; il faut imaginer un triangle amoureux qui ne sait pas comment retomber, et rajouter des fils d’araignée qui engluent le tout, sans jamais savoir qui tire vraiment les ficelles…
Trois jeunes filles aux aspirations différentes, mais aux caractères teintés d’ombres. Comment les avez-vous créées ? L’une par rapport à l’autre ? Ou est-ce Mona au centre de tout ?
C’est Mona qui a été le centre de mon récit. Elle est arrivée dans ma tête avec tout son lot de clichés assumés. Ensuite, il y a eu Charlie. C’est son regard qui m’a intéressée, ce qu’elle voyait en Mona et pourquoi. Elle s’est étoffée petit à petit et j’ai pris un tel plaisir à l’écrire ! Quant à Harper, elle s’est dévoilée en dernier. Dans la toute première version, elle avait une moins grande importance, et quand nous l’avons retravaillée avec Bleuenn Guillou, j’ai perçu tout le potentiel qu’elle avait, et le gâchis que cela aurait été de ne pas la mettre davantage en avant !
Maintenant que le roman est achevé, avez-vous une préférence pour l’une d’entre-elles ?
Mona… Forcément ! Même si j’aime énormément Charlie et Harper, c’est Mona le cœur de tout. Elle est un cliché volontaire, elle se complaît dans l’esthétique qu’on se fait d’une lycéenne élitiste en littérature. J’adore jouer avec ses codes, et j’aime l’idée qu’elle soit une personnalité souriante, chaleureuse, tout en étant si tourmentée et manipulatrice.
Comme dans Les Filles de Witch Hazel House, il est question de cours de… littérature ! Pourquoi ce choix ?
On ne se renie pas ! Je reste professeure de lettres, donc je crois que je ne me lasserai d’imaginer des cours sur tous les sujets possibles. Ensuite, comme je le disais, j’ai fait un master de littérature, et j’adorais mes études. Mes professeurs étaient captivants, et j’ai eu la chance d’avoir une scolarité géniale où mes professeurs ont (presque) toujours rendu la littérature passionnante. Je crois que c’est naturel chez moi, maintenant, d’en parler tout le temps et partout !
Quand vous avez commencé l’écriture de ce récit, était-ce pour parler de certains sujets qui vous tenaient à cœur ou simplement pour le plaisir de partager une belle aventure ?
Je voulais parler du deuil et des traumatismes. Charlie est une jeune fille plus qu’imparfaite au passé très douloureux, et dans de trop nombreux romans les adolescents se relèvent de leurs traumatismes un peu comme si de rien n’était. Ma représentation à moi est loin d’être générale, et bien sûr perfectible, mais je l’ai voulue la plus réaliste possible, et me suis beaucoup renseignée sur le deuil chez l’adolescent.
Quel conseil donneriez-vous aux lecteurs pour une immersion parfaite dans votre univers ?
Le lire à la chandelle avec un soda dans un verre à pied (rien de mieux que de romantiser le moindre détail de sa vie), et en écoutant la B.O. du film Saltburn !
Auriez-vous une anecdote d’écriture à nous révéler ?
La toute première ligne du roman a été écrite il y a plus de cinq ans. Jusqu’à sa version finale, il y a eu quatre versions différentes (qui n’ont rien à voir les unes avec les autres). La dernière version est donc un bateau de Thésée entièrement reconstitué !
Si Les Silences de Mona devait être adapté au cinéma, qui imaginez-vous dans les rôles principaux ?
Ohhh j’adore cette question.
Mona : Anya Taylor Joy (on assume le cliché jusqu’au bout ?)
Charlie : Pousserai-je le vice à dire Jenna Ortega ? Elle est trop jolie pour la jouer, mais tellement douée pour faire transparaître l’obsession et l’étrange à l’écran !
Harper : Helena Howard
Trois mots pour la fin ?
Attention aux ombres !
