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Je suis Vaisseau – Partez aux confins de l’univers avec Olivier Bérenval

Après Nemrod et Le Janissaire, retrouvez l’univers passionnant de la Communauté d’Olivier Bérenval avec
Je suis Vaisseau, un pur space opera palpitant rempli de sense of wonder !

Je suis Vaisseau, votre nouveau roman, paraît prochainement et signe votre retour dans l’univers de la Communauté. Qu’est-ce qui vous a poussé à y retourner ?

La Communauté est un empire galactique formé par les colonies peuplées d’humains « adaptés » aux nouveaux mondes. Les mutations humaines, les sociétés qui en découlent, les rivalités entre espèces humaines sont donc centrales. J’ai essayé d’imaginer une expansion humaine fondée sur ces principes, en étant plus proche de Semailles humaines de J. Blish (un classique SF qui m’a marqué) que des univers où l’humanité côtoient depuis des millénaires des xénoespèces (le cycle de la Culture de I. Banks, par exemple).

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue de Je suis Vaisseau ?

Bien sûr ! Sans trop révéler l’intrigue, le Ganymède est un vaisseau-ruche d’un millier de kilomètres de long, lancé dans une tournée de terraformation d’exoplanètes sur plusieurs siècles. A son bord, le commandant D’Arcy et son équipage s’assurent de la bonne conduite de la mission. Mais une catastrophe dans l’un des écosystèmes à bord aura des répercussions dramatiques et il faudra donc y faire face.

On y suit différents personnages tous issus de l’humanité, mais aux caractéristiques évoluées. Comment les avez-vous créé ? Pensez-vous que ce soit un des futurs possibles qui nous attend ?

En effet, le roman décrit des Satellitaires qui ont grandi en gravité affaiblie sur des bases orbitales, des Lygiens avec des bras coupants comme des faucilles, vivant sur des planètes agricoles, des Bactriens capables de vivre dans des profondeurs océaniques, etc.

Les humains évolués sont un grand classique de la science-fiction, chaque auteur ayant pensé l’humanité future selon ses propres anticipations (Le Magicien Quantique de Derek Kunsken revisite aussi ce thème récurrent). Dans Je Suis Vaisseau, la vision de l’humanité est utilitariste, car les hommes et les femmes d’équipage ne sont là que pour servir l’expansion sans limites de la Communauté, et leurs corps sont adaptés pour cela. C’est une vision assez sombre, mais plutôt en phase avec nos sociétés, où la performance, la croissance, l’efficacité deviennent des mots d’ordre absolus. Si cela devenait la tendance, pourquoi en serait-il autrement dans la conquête de l’espace ? Dans le cas où l’ingénierie génétique permettrait d’adapter en masse notre humanité, ceux à la tête de nos sociétés futures s’en serviraient certainement pour accomplir leurs plans de conquête.

Un des protagonistes les plus importants reste le Ganymède, un immense vaisseau-ruche conscient, mi machine – mi organique. Est-ce difficile de camper un tel personnage ? Quelles en sont les difficultés, les joies ?

Les vaisseaux conscients sont aussi un thème récurrent de la science-fiction avec le fameux HAL9000 de 2001, Odyssée de l’Espace et ses fameuses répliques (« Je suis désolé, Dave ») et beaucoup d’auteurs s’y sont intéressés (de Frank Herbert jusqu’à Peter Watts plus récemment.)

La difficulté est de rendre compte d’une conscience inhumaine, omnisciente, sans aucun rapport avec la nôtre, tout en conservant des points d’accroche pour que le lecteur arrive à en appréhender une partie. Un exercice d’équilibriste difficile !

Finalement, c’est comme en cuisine, les ingrédients sont souvent connus, mais c’est l’assemblage qui confère sa « saveur » à un récit de science-fiction. L’objectif est toujours de divertir, d’apporter un angle différent, en combinant ces éléments d’une façon nouvelle. Aux lecteurs de se faire une idée !

Comme Nemrod ou Le Janissaire, Je suis Vaisseau se déroule dans la Communauté, un univers à l’échelle d’une galaxie. Quels liens entretiennent ces trois récits ensemble ?

Ils peuvent se lire indépendamment, mais il est vrai qu’ils ont tous leur tonalité, leur voix propre.

Nemrod donnait à découvrir de vastes aspects de la Communauté, et il y avait beaucoup de considérations sur les mécanismes du pouvoir au sein de celle-ci. Le Janissaire est un planet-opera centré sur un personnage principal avec une enquête policière (faussement) simple. Dans ces deux romans, on découvrait le résultat des terraformations d’exoplanètes, mais pas le processus qui avait amené à les rendre habitables, orchestré par les vaisseaux-ruches et leurs IA. C’est donc une perspective qui vient compléter la vision de cet empire galactique et de son expansion.

Et vous, aimeriez-vous voyager à bord du Ganymède ? A quel poste ?

Dans Prairie, l’un des immenses écosystèmes à bord, des hippies « spatiaux » vagabondent dans des espaces qui évoquent le Far West, les espaces du Grand Canyon, etc. sous un ciel artificiel masquant le vide spatial. On ne leur demande rien, et il est toléré qu’une partie de l’équipage soit désœuvrée de temps en temps. Me retrouver là-bas m’irait très bien !

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