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Sacha Bazet nous parle de La Citerne

À l’occasion de la sortie de La Citerne, Sacha Bazet revient sur l’écriture de ce nouveau roman dans lequel vous vivrez une aventure pleine de mystères, de rebondissements et d’émotions !

Votre nouveau roman, La Citerne, doit paraître prochainement. Comment celui-ci est-il né ? Quelle a été l’idée à l’origine de ce récit ?

En écrivant Ce qui nous hante et en mettant au point notre mythologie liée aux fantômes et aux “lieux vivants” qui les accueillent, on s’est retrouvés avec beaucoup de matière, beaucoup de règles et de concepts qui sous-tendaient ce premier roman, mais sont restés dans l’ombre. On a donc eu envie d’écrire une nouvelle histoire afin d’explorer tout ça. Et après Ce qui nous hante et sa multitude de personnages, on voulait créer un récit plus intimiste, avec moins de protagonistes mais une part plus importante consacrée à leurs défis personnels.

On y suit Sarah et Vanja, deux amies qui ont grandi ensemble dans La Citerne, mais qui semblent prendre des chemins différents. Avec cet ouvrage, vous abordez avec justesse la question de ce qui reste des liens tissés dans l’enfance lors du passage à l’âge adulte. Est-ce quelque chose qui vous a particulièrement touché vous-même ?

On pense que tout le monde est confronté à ces questions à un moment ou à un autre. Des amitiés fortes peuvent s’atténuer pendant l’adolescence, le passage à l’âge adulte, la sortie de la vie de jeune adulte… Et sur le coup, on ne se rend pas forcément compte des enjeux qui se cachent derrière cette évolution. C’est difficile de voir les autres changer, ou d’accepter soi-même de ne plus être la même personne. C’est encore plus compliqué lorsque l’on s’est construit sur ces amitiés ! C’est une thématique qui nous semblait intéressante à explorer, en particulier du point de vue d’une amitié féminine, encore trop peu présente à notre goût dans les œuvres de fiction (du moins en tant que relation centrale du récit).

La notion de personnages ou de bâtiments hantés se retrouve souvent dans la littérature fantastique et horrifique. Cette fois-ci, vous avez pris le contrepied des clichés sur les cités HLM pour créer La Citerne. Que représente ce lieu ?

Après avoir assumé à fond le cliché du château hanté dans Ce qui nous hante, on s’est demandé : « c’est quoi, l’opposé total d’un château » ? On a pensé à plein de choses (qu’on garde sous le coude pour de potentiels futurs romans donc on n’en dira rien), mais on s’est rapidement arrêtés sur l’idée d’une cité HLM. Ce qui nous intéressait était de reprendre les codes des années 50/60 au moment de leur construction : les HLM étaient vus comme un lieu d’espoir, un laboratoire du logement et du vivre-ensemble. Cela en faisait un lieu idéal pour y glisser une personnalité maternelle et bienveillante, très loin de l’orgueilleux et dangereux château de Loubet.

Comme pour Ce qui nous hante, vous avez travaillé en duo. Le processus d’écriture a-t-il été similaire ? Comment fonctionnez-vous ?

Comme pour notre premier roman, chacun avait ses protagonistes – deux chacun pour Ce qui nous hante, et un seul pour La Citerne. On a appliqué à peu près la même méthode pour ce second roman : l’intrigue est coconstruite en amont (de longues sessions de travail, des tableaux blancs remplis de listes et de schémas bizarres, beaucoup de café et de gâteaux), puis chacun s’attelle à ses parties.

Ce travail en duo a ses avantages comme ses inconvénients : nous n’avons pas le même rythme, et l’inspiration n’est pas toujours présente au même moment pour nous deux. Mais c’est aussi très enrichissant et extrêmement stimulant ! Et le fait d’avoir des retours très rapides de l’un et l’autre permet de sortir de l’isolement propre à la création d’un roman.

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