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Complots, magie et trahisons pour Héritière de l’Empire, second volet de Conjurations de Bleuenn Guillou !

Après un premier volet intense, préparez-vous à une suite au final tout aussi puissant. L’équilibre du pouvoir ne tient qu’à un fil. Entre magie, luttes politiques et révoltes, plongez dans ce second tome où chaque décision peut bouleverser le cours de l’Histoire !

Héritière de l’Empire, second volet de Conjurations, votre duologie de fantasy romaine, vient de paraître. Entre conspirations, révoltes et trahisons, le destin de vos héroïnes n’est pas de tout repos !
Celui-ci a-t-il changé au fur et à mesure de votre écriture ? Ou les dés en étaient jetés de façon irrémédiable ?

Normalement, je planifie mes romans très précisément et je sais donc exactement ce qu’il va se passer, comment, pourquoi. La seule exception a justement été le tome 2 de Conjurations ! J’ignorais comment Livia allait réagir à ce qui se préparait : deux voies étaient possibles, diamétralement opposées, et je balançais entre les deux. J’avais les balises principales, mais les réactions de Livia seraient déterminantes pour la suite de l’histoire. Celle-ci s’est donc construite au fur et à mesure, comme je sentais l’évolution de Livia. Néanmoins, au-delà du destin de Livia, je savais quelle faction gagnerait et régnerait à la fin. Dans ce sens-là, les dés étaient donc jetés !

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ?

Dans le tome 1, on suivait Livia qui tentait d’empoisonner Agrippine, héritière du trône, pour que son frère et fiancé de Livia règne à sa place. Si elle est parvenue à ses fins, Agrippine n’est pas morte et elle a réussi à s’enfuir. À la fin du tome 1, Livia règne enfin, mais elle est plus seule que jamais. Dans ce tome 2, on va donc la suivre alors qu’elle est au pouvoir et qu’elle peut enfin influencer la politique de l’Empire. On assiste à ces jeux de pouvoir tandis que deux nouveaux protagonistes font leur entrée : Aelius et Aurelia, deux sénateurs alliés de Livia. Mais la menace d’Agrippine plane… Elle prépare son grand retour. Et ce n’est pas tout : les Républicains agissent de plus en plus à la lumière, et les sénateurs se dressent aussi contre elle. Livia devra prendre des décisions difficiles pour garder le cap de son règne.

Livia et Agrippine peuvent-elles être vues comme les deux faces d’une même pièce ? Avec le recul, vous sentez-vous plus proche de l’une d’elle ?

J’ai forcément une part de moi dans ces personnages, mais elles représentent surtout une image de la femme que je trouve importante : elles sont puissantes, ambitieuses, elles ne s’excusent pas de vouloir plus, de vouloir tout. Dans une société où l’on demande en général aux femmes de rester discrètes, de ne pas parler trop fort, de ne pas prendre trop de place, je trouve que c’est essentiel de montrer des personnages qui prennent de la place et qui en sont fières. Elles sont clairement les deux faces d’une même pièce : elles ont les mêmes ambitions, elles partagent de nombreux traits de caractère, mais l’une était destinée à régner sur l’Empire tandis que l’autre était une otage. Et je trouvais ça intéressant de voir comment ce rôle initial pouvait influencer leurs caractères, ainsi que leur relation.

Je me sens probablement plus proche de Livia parce qu’on est de son point de vue, donc on la suit pas à pas notamment dans son évolution, même si j’ai adoré écrire Agrippine. Toutefois, difficile de m’identifier vraiment à elles : je n’ai aucune ambition, et je ne veux absolument pas le pouvoir !

Avec deux personnages aux caractères aussi flamboyants, était-ce difficile de camper des personnages masculins charismatiques face à elles ou le processus a-t-il été naturel ?

Oui, ça a été très difficile ! Surtout dans le tome 1 en réalité, j’ai dû beaucoup travailler Cassius et Caius, pour qu’ils ne disparaissent pas derrière Livia et Agrippine, parce que j’avais tendance à les oublier. Dans le tome 2, Octave a pris sa place naturellement, parce qu’il a un charisme qui le distingue des autres personnages. Il maîtrise la magie et conserve de nombreux secrets, ce qui lui permet de briller. Pour Amadeo ou Aelius, qui sont des personnages plus discrets, ça a été plus compliqué. Mais en même temps, c’était une volonté de ma part de les mettre un peu plus en retrait. Trois duos de frère et sœur, où les sœurs s’épanouissent sur scène, en quelque sorte ! Pour l’anecdote : il y a un moment où j’ai littéralement oublié Amadeo… et plutôt que de le rajouter, j’ai trouvé que c’était à exploiter, et Livia l’a donc aussi oublié. En tout cas, même si les personnages masculins semblent moins présents, moins charismatiques au premier abord, ils m’ont permis d’explorer d’autres pistes, d’autres caractères, d’autres manières d’être et d’agir, parce que tous les personnages ne sont pas destinés à être aussi flamboyants !

Les méchants sont de vrais méchants. Est-ce plaisant de créer des personnages que les lecteurs vont détester ? Ou au contraire est-ce comliqué ?

Je trouve au contraire que mes méchants ne sont pas de vrais méchants ! Les républicains, par exemple, sont les ennemis de Livia, donc théoriquement des antagonistes. Pourtant, ils veulent un régime plus juste, plus égalitaire. Avec notre vision moderne, on ne peut pas les considérer comme des méchants, malgré leurs méthodes discutables. De même : Agrippine est la grande antagoniste, rivale de Livia, et pourtant, on bascule d’un sentiment à l’autre la concernant : on la déteste, on l’aime, on l’admire, on la méprise… Et c’est ce que je trouve intéressant. Je construis mes antagonistes en me disant : tout le monde est le héros de sa propre histoire.

Sinon je voulais montrer les dérives liées au pouvoir, ainsi que la corruption du pouvoir. Vouloir le pouvoir amène des gens aux pires extrémités, et c’est ce que je dénonce, à travers plusieurs personnages. Ces personnages vont emprunter plusieurs chemins : certains vont trouver la paix et la rédemption, d’autres vont s’acharner.

Peut-on espérer une suite ?

Ce n’est pas au programme pour l’instant, même si on m’a demandé un préquel sur l’enfance d’Octave ! Il n’est pas impossible que je revienne un jour dans cet univers, mais l’arc de Livia est bel et bien terminé. À la limite, ce qui m’intéresserait, c’est de revenir sur l’univers plusieurs décennies après la fin, pour voir ce qui est arrivé suite aux bouleversements qui ont lieu.

Où peut-on vous retrouver dans les semaines à venir ?

J’entame une grosse tournée de dédicaces pour ce printemps, avec de nombreuses dates partout en France !
11-12 avril : Livre Paris
19-20 avril : Trolls et Légendes à Mons
26 avril : la compagnie des Livres à Vernon
17-18 mai : les Mystériales à Redon
22-25 mai : les Imaginales à Épinal
7-8 juin : Étonnants Voyageurs à St Malo
14-15 juin : salon du livre de Sarrebourg
21 juin : Critic à Rennes

Trois mots pour la fin ?

Mon chapitre préféré est le 43 : il m’a presque tiré une larme !

Bleuenn Guillou

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