À l’occasion de la sortie prochaine du premier volet d’Emblèmes, Ina Siel revient sur l’écriture de ce nouveau roman de fantasy young-adult.
Emblèmes, Le Cercle des géographes, votre nouveau roman, sort prochainement. Quelle a été l’idée à l’origine de ce récit ? Comment cette aventure a-t-elle débuté ?
Lorsque j’ai eu l’idée d’Emblèmes, j’étais étudiante en biologie et j’avais décroché un job d’été absolument incroyable dans un musée sur le point d’ouvrir. Je m’occupais de sélectionner les pièces et de rédiger des guides pour une partie du musée qui s’appelait Le Petit cabinet d’histoires naturelles. Je crois que vous voyez où ça nous mène. J’ai passé l’été entre les squelettes et les animaux empaillés et c’était tout simplement fascinant.
J’ai donc imaginé un univers basé sur les différentes catégories de pièces que l’on pouvait retrouver dans les cabinets de curiosités d’autrefois. C’est comme ça que les contrées d’Emblèmes (Naturalia, La Scientifica et Exotica) sont nées. Le reste a maturé pendant deux années entières avant que je ne m’attaque à l’écriture proprement dite. Car même si c’est l’ambiance et l’univers qui sont venus en premier, mon truc à moi, ce sont les personnages, ce sont eux qui guident mes histoires.
Dans ce premier tome, on suit le parcours d’un duo plutôt improbable, Érèbe et Cécilie. Qui sont-ils ? Comment avez-vous créé votre univers ?
Érèbe est un jeune noble désargenté qui vit dans un domaine sur le point de tomber en ruine, et Cécilie est une jeune femme bourrée d’ambitions, qui fait partie de la nouvelle bourgeoisie. Érèbe et Cécilie, ce sont deux personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer : déjà, ils ne viennent pas de la même cité nation, n’évoluent pas dans les mêmes cercles, et en plus de ça, Érèbe n’est pas sorti de chez lui depuis sa petite enfance. C’est Cécilie qui est à l’origine de leur rencontre – car à ses yeux, Érèbe fait la parfaite victime pour ses plans machiavéliques – et entre ces deux-là, ce n’était vraiment pas gagné. Ils m’ont fait tourner en bourrique de A à Z, pendant l’écriture, pendant mes corrections et pendant mes corrections éditoriales. J’ai douté jusqu’au bout d’être capable de leur rendre justice, et finalement, je suis tellement heureuse du résultat et tellement fière d’eux. Donc oui, on peut clairement dire que leur relation s’est créée au fur et à mesure de l’écriture ; ils m’ont surprise de nombreuses fois, et touchée tout autant dans leur maladresse et dans leur imperfection.
Votre roman traite de thématiques fortes, qu’aviez-vous envie de dire avec Emblèmes ?
Il y a pas mal de thématiques que je n’avais pas anticipées en amont dans Emblèmes. Mon unique envie de départ était d’assumer un personnage avec un trouble anxieux généralisé dans un roman de fantasy. Je ne prétends pas qu’Érèbe est une représentation de toutes les personnes qui en sont atteintes, mais j’avais envie de porter ma voix à moi. Je ne sais pas s’il y a une morale ou une leçon à en tirer, je pense que les lecteurices pourront le dire mieux que moi.
Avez-vous eu des sources d’inspiration en particulier ?
Ma source d’inspiration principale, ce sont les cabinets de curiosité. Robin Hobb a aussi été une source d’inspiration avec son roman Le Soldat chamane. C’est vraiment étrange, parce que c’est un livre que j’ai lu, il y a très très longtemps et dont je n’ai presque plus aucun souvenir, mais en cherchant des œuvres ressemblantes avec mon éditrice pour pouvoir faciliter la présentation du texte auprès des représentants, je suis tombée sur ce roman-là, et ça m’a paru évident.
Un mot pour finir ?
J’ai tellement hâte et tellement peur aussi que vous ayez Emblèmes entre vos mains. J’espère vraiment que ce texte vous apportera autant de belles choses qu’à moi. En ce qui me concerne, je lui suis très reconnaissante.