À l’occasion de la sortie prochaine de L’Âme des Parangons, Pierre Grimbert revient sur l’écriture de son nouveau roman de dark fantasy au souffle épique.
Après votre grand cycle de Ji et celui de Gonelore, vous avez fait votre retour en 2022 avec Le Sang des Parangons, un roman de fantasy épique. Cet été, on vous retrouve avec L’Âme des Parangons, un roman indépendant prenant place dans le même univers.
Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir dans celui-ci ?
Le plaisir d’une écriture différente, beaucoup plus noire qu’à mes habitudes, et la possibilité de mettre en scène plusieurs dizaines de personnages, égaux devant le sort qui s’acharne sur eux. J’ai aussi beaucoup apprécié le format d’un tome unique, requérant davantage encore d’efficacité dans la narration. C’est donc un exercice demandant beaucoup d’attention, mais qui m’est apparu très agréable. Et je ferai volontiers un troisième opus si l’occasion se présente.
Quelle a été l’idée à l’origine de ce récit ?
Après Le Sang des Parangons où les personnages étaient censés représenter les meilleurs éléments de l’humanité, j’ai voulu prendre le contre-pied et cette fois mettre en scène ses pires rejetons, ou considérés tels. Ce sont donc tous des bagnards condamnés à mourir au fond du désert, mais qui se retrouvent soudain libérés par une tempête de sable. Ladite tempête ayant par la même occasion révélé les ruines d’une cité absente de toutes les cartes. Nos bagnards vont s’y aventurer pour chercher de quoi survivre, mais disons que ce ne sera pas aussi simple, d’autant qu’ils ne partagent pas une franche camaraderie.
Dans L’Âme des Parangons, on trouve des personnages aux volontés fortes, mais aux projets quelque peu différents d’un individu à l’autre. Vous mettez ainsi à rude épreuve l’humanité de vos héros. Était-ce difficile à retranscrire ?
En vérité, je me contente d’être logique avec mes choix de départ : chaque personnage a un passif, qui lui donne sa propre vision des événements en cours, et un ou plusieurs objectifs qui guident ses choix et réactions. Quand les enjeux de ces décisions sont aussi importants que l’éventualité d’y perdre la raison, la liberté ou même la vie, tout cela devient exacerbé. Et chaque personnage réagit avec courage ou couardise, violence ou héroïsme, sens du sacrifice ou trahison, etc.
Vous mettez également en scène un personnage très différent puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’une ville. Travaillez-vous de la même façon pour ce type de protagoniste ? Quelles en sont les difficultés ?
C’est différent pour moi, car la cité perdue ne s’exprime pas comme les bagnards qui la visitent. Et là aussi, chacun des personnages la considère selon sa propre sensibilité. Simple tas de pierres, refuge inespéré, ou entité insaisissable et malveillante ? Sans les mortels qui s’y aventurent, la cité ne serait rien. Mais la seule façon qu’elle a de les accueillir n’est pas celle qu’ils pouvaient espérer.
Un mot ou plutôt 3 pour finir ?
Quels seraient les 3 mots qui définissent votre roman ?
« Âme des Parangons », c’est pas mal. (rires) Sinon, « fantasy, adulte, sombre », peut-être ?