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En juin, plongez au cœur d’Abyss – Le trône vide en compagnie de Fabien Clavel !

Abyss – Le trône vide sort très prochainement. Quelle a été l’idée à l’origine de ce roman ? Comment avez-vous décidé de plonger dans l’univers de ce jeu créé par Bruno Cathala et Charles Chevallier ?

En fait, je joue au jeu depuis sa sortie et il reste l’un de mes préférés. Avec le temps, je me suis dit que son univers fascinant pourrait prendre une nouvelle ampleur en roman. Je suis donc allé voir tour à tour Frédéric Weil de Mnémos et Erwann Hascoët de Bombyx pour leur demander s’ils seraient intéressés par un roman Abyss écrit par moi. Ils ont tous deux répondu par l’affirmative et le projet était lancé !

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur son intrigue ?

Le roman met en scène ce qui se passe dans une partie du jeu : le roi d’Abyss fait défaut et différentes factions essaient de prendre le pouvoir dont le centre est l’Assemblée Océanique du Sénat. Contrairement à beaucoup d’histoires de fantasy qui reposent sur des affrontements armés, la lutte est ici plus feutrée et politique. Ce qui n’empêche pas quelques déchaînements de violence ponctuels.

Votre roman suit les aventures de différents personnages venant d’horizons variés et aux buts dont la louabilité laisse parfois à désirer. Pouvez-vous nous parler d’eux ? Comment les avez-vous créés ?

La société d’Abyss est divisée en cinq Guildes : les Cultivateurs, les Marchands, les Mages, les Militaires et les Politiciens, On suit donc cinq personnages, chacun appartenant à l’une de ces Guildes. On a la Maraîchère qui s’inquiète d’une maladie de la sargasse, la nourriture principale de la cité. L’Armateur qui hérite de son riche père avant d’être enfermé à cause des malversations de ce dernier. La Libératrice qui essaie d’intégrer l’Assemblée Océanique du Sénat pour accéder à ses archives. L’Apprenti qui passe un examen pour devenir Mage à part entière. Et enfin la Dresseuse qui surprend les bribes d’un complot. Tous sont plus ou moins excentrés et vont se rencontrer dans la cité d’Abyss, entraînés par les conséquences d’une terrible machination.

Avez-vous un personnage préféré ? Pourquoi ?

La Libératrice est le personnage qui se trouve le plus au centre dans ce roman. Elle découvre peu à peu une volonté de se servir de son mandat pour améliorer le sort des plus opprimés : les Alliés. Elle devient une politicienne au sens noble du terme. Mais s’il y a d’autres romans, chacun des cinq personnages devrait avoir son heure de gloire. Du coup, je n’ai pas vraiment de préféré.

L’univers d’Abyss emporte les lecteurs au cœur des profondeurs océaniques, leur faisant vivre une véritable immersion dans un monde à la fois imaginaire et pourtant réaliste.
Avez-vous du faire beaucoup de recherches pour le rendre crédible ?

Dès le début, j’ai voulu donner un ton réaliste à cet univers. Il fallait éviter absolument ce que j’appelle l’effet Aquaman dont l’histoire se déroule sous l’eau sans que ça change quoi que ce soit. D’une certaine manière, l’idée était de s’approcher d’une sorte de Dune aquatique (toutes proportions gardées). J’ai beaucoup travaillé pour rendre crédible l’environnement d’Abyss en me documentant sur les abysses et sur les conditions de vie dans les grands fonds. Par exemple, j’ai imaginé que les personnages utilisaient plusieurs modes de communication en fonction des circonstances : le son, qui se propage très bien sous l’eau, pour des messages à courte portée sans grande discrétion, la bioluminescence pour discuter discrètement à courte portée ou encore les échanges chimiques ou tactiles. Tout cela est développé dans le roman. Et cela m’a obligé à inventer tout un vocabulaire pour rendre compte de ces phénomènes.

Quand vous avez écrit Le Trône vide, avez-vous travaillé en collaboration avec Bruno Cathala et Charles Chevallier ou aviez-vous carte blanche ?

En fait, j’ai surtout été en liaison avec Erwan parce que l’univers appartient à l’éditeur. Il m’a fourni tout ce qui avait été écrit pour construire l’univers du jeu. J’ai été très libre ensuite pour imaginer une intrigue à partir de tout cela. Par contre, je suis très curieux de connaître la réaction des auteurs, dont j’admire beaucoup le travail : je rêve de faire une partie d’Abyss avec eux en discutant de l’univers (j’avais déjà pu jouer à Abyss Conspiracy avec Charles Chevallier il y a quelques années). Le roman leur est d’ailleurs dédié. J’ai aussi contacté plusieurs auteurices qui avaient travaillé sur l’artbook Abyss en 2015 (Sabrina Calvo, Lionel Davoust et Mathieu Gaborit) pour qu’ils me resituent leurs textes et leurs idées.

D’ailleurs… Écrire à partir d’un univers existant tout en le renouvelant doit induire certaines contraintes. Quelles sont-elles ?

En fait, les besoins pour faire exister l’univers d’un jeu et celui d’un roman sont très différents. Une fois les éléments du jeu posés (et on m’en a donné beaucoup qui ne sont pas visibles quand on joue au jeu), j’ai dû répondre à beaucoup d’interrogations sur l’organisation de la société, les rapports entre les différentes couches de la population, les langues, les coutumes, etc. Il y a des contraintes mais elles sont toujours intéressantes à suivre. Le plus dur, finalement, a été quand les éléments de l’univers contredisent les conditions de vie abyssales. Par exemple, on représente dans le jeu des champs de sargasse au fond des eaux. Or, il n’y a pas de plantes dans les abysses et pas de lumière. Alors, j’ai eu recours aux pouvoir des Mages pour expliquer cette présence : ils éclairent les champs avec leur magie.

Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans ce projet ?

Franchement, je n’aurais pas imaginé, il y a dix ans, que j’écrirais un jour un roman dans l’univers d’Abyss ! J’ai eu l’impression de passer dans les coulisses. Ce que j’ai préféré, c’est le fait de donner vie à tout cet univers, porté notamment par les illustrations de Xavier Collette puis de Pascal Quidault. C’est un monde qui m’a beaucoup fait rêver. J’espère que le roman prolongera cette rêverie, que les joueurs retrouveront tous les éléments du jeu et que ceux qui ne connaissent pas le jeu auront envie de le découvrir.

Abyss – Le trône vide est disponible dès le 5 juin en librairie et sur notre site.

Fabien Clavel

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