Le nouveau roman d’Emmanuel Brault est une musique qui tisse sa partition sur l’ombre des étoiles pour nous parler d’amours, de déchirements et de révolution. Pendant plusieurs semaines, sa lecture nous a accompagnés sans qu’à aucun moment nous ne puissions mettre le doigt sur cette mélodie qui nous rappelait tant ce texte. Puis vint l’épiphanie, au hasard des dernières corrections. Un flash. Une révélation. Tous les Hommes… était dans la droite lignée d’une des grandes chansons du répertoire francophone : Lettre à France de Michel Polnareff.
L’écrivain a acquiescé presque immédiatement.
Car c’est là toute la force de ce roman : un « Il était une fois » qui reste en tête, nous transporte et nous émeut. Nous sommes amoureux toute notre vie sans qu’il s’agisse à chaque fois de la même notion. Maternelles, paternelles, fraternelles, amicales, passionnelles, les amours se déclinent à travers nous et accompagnent les échos de nos vies dans le néant d’univers trop grands pour nous.
Alfred, Vangelis et Astide, à bord d’un vaisseau cargo, sillonnent la galaxie pour le compte d’une Fédération française ayant essaimé ses valeurs et idées sur quatre-vingt-quatre planètes. Mais quand Liberté, Égalité et Fraternité ne deviennent que des mots creux sur le fronton de nos institutions, alors naissent les envies de révolte.
Astide aime fraternellement Alfred. Vangelis aime paternellement Astide. Quant à Alfred et Vangelis, c’est un amour passionnel, unique et peu accepté, qui les lie. Ce sont leurs relations, différentes et si semblables qui seront les gouvernails d’une des plus belles histoires d’amour universel et de révolution jamais écrite en science-fiction.
Tous les Hommes… fait partie de ces romans intemporels, véritables réceptacles de nos sentiments les plus enfouis et les plus purs. Un récit de voyage à nul autre pareil, cri d’amour de l’écrivain pour la littérature française et particulièrement la tragédie romantique. Et si on pleure, c’est seulement devant la beauté d’un Amour qu’on ne connait qu’une seule fois dans une vie…
celui après lequel on court, comme après le Bonheur, et qu’on ne touche que si rarement.
Emmanuel Brault, dans un Éros et Thanatos de toute beauté, nous embarque dans des paysages fabuleux, dans une histoire d’hommes peu commune par sa douceur intimiste et dans les prémices d’une révolution qui ébranlera les fondations d’une Fédération française hypocrite.
Tous les Hommes… d’Emmanuel Brault vous accompagnera longtemps après que vous aurez tourné sa dernière page en repensant aux destins de ses trois hommes solitaires et pourtant si aimés.