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Demain, le jour : 4 narrateurs, 4 questions à Salomon de Izarra

À l’occasion de la sortie de Demain, le jour, Salomon de Izarra répond à nos questions :

Après Camisole et Nous sommes tous morts, vous publiez en août prochain Demain, le jour, un huis clos angoissant en pleine forêt vosgienne. D’où vous est venue cette idée ?

Cette idée m’est venue comme toutes les autres : au hasard d’un premier jet, d’une première page où un personnage s’exprime d’une manière que je qualifierais d’intense. J’ai construit le reste au fur et à mesure des idées, de leur sélection, et de ce qui me semblait le plus logique au regard de la réaction des différents personnages. De plus, et comme je suis un grand amateur de récits d’enfermement – comme l’a prouvé, je l’espère, ma thèse de doctorat – il me semblait logique de continuer sur cette lancée, en en reprenant les codes et en cherchant à les détourner et les renouveler autant que possible.

Comme pour vos précédents romans, Demain, le jour fait la part belle à une littérature forte, violente et pourtant d’une grande poésie. Quelles sont vos influences ?

Mes influences sont nombreuses et mélangent toujours la culture que l’on qualifie volontiers de « grande » et la « pop » culture, même si ces deux dénominations deviennent heureusement de plus en plus floues. Ainsi, j’ai utilisé de nombreuses œuvres qui ont frappé mon imaginaire : de Jack London, Martin Eden – explicitement cité dans le récit –, Le Loup des mers et Le Vagabond des étoiles ; Médée d’Euripide et celle de Christa Wolf  ; Moby Dick  ; Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski ; Aurélien d’Aragon ; Huis-Clos de Sartre ; beaucoup de nouvelles de Lovecraft et de Stefan Zweig dont je suis un inconditionnel absolu ; les poèmes de José-Maria de Heredia, de Verlaine, de Baudelaire, de Hugo et d’Oscar Wilde ; des œuvres de Beksiński pour le visuel ; dans les jeux vidéos  : Silent Hill, Resident Evil, Outlast ; enfin, musicalement, j’ai lié le roman au prochain album de mon groupe de musique Ordeathral, basé, lui aussi, sur le mythe de Médée, tout en m’inspirant également d’artistes tels qu’Akroma pour leur sens de la narration.

Puisque vous parlez de narration, vos quatre protagonistes portent en eux une des formes de la vanité,  de l’envie, des désirs inassouvis. Est-ce votre cas ?

La vanité, l’envie, le désir d’espérer quelque chose de meilleur et que l’on juge mérité – ou que l’on croit mériter – sont des traits que je juge profondément humains, et mes personnages, pas plus que moi, n’échappent pas à la règle. 

De surcroît, il me semblait judicieux de les leur prêter : ils restent de puissants moteurs pour justifier le développement d’un récit. Par ailleurs, si j’ai été à l’origine de chacun de ces personnages, un seul me paraît suffisamment proche pour que je m’y identifie, Et le reste, comme l’a écrit Verlaine, est littérature.

Entre la littérature générale et le meilleur de Stephen King, votre roman a tout pour séduire les lectrices et les lecteurs. Que diriez-vous pour leur donner envie de découvrir Demain, le jour ?

Je leur affirmerai que ce récit me paraît suffisamment universel pour qu’ils y trouvent quelque chose qui saura les bouleverser et fera écho tant à leur moi profond qu’à leurs précédentes découvertes culturelles.

Salomon de Izarra

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